"Homo Loquens" - Naissance d'une civilisation

 

La Révolution de la Création Visuelle : Du Logiciel à l’Outil Conversationnel... Et au-delà.

La création visuelle est en pleine révolution. Jusqu’à récemment, produire des images exigeait la maîtrise de logiciels complexes, avec leur lot de menus, de calques et de manipulations techniques. Le processus était souvent réservé à des experts capables de « crafter » patiemment l’image, pixel par pixel.

Mais voilà qu’un tournant s’opère. Avec l’arrivée des outils conversationnels comme la dernière version de ChatGPT, nous quittons l’ère du logiciel pour entrer dans celle du langage. Une image ne se construit plus à la main, mais par le verbe. Il ne s’agit plus de cliquer, déplacer, paramétrer, mais de formuler, affiner, dialoguer. C’est un changement de paradigme total : un passage de l’artisanat numérique à la sculpture rédactionnelle.

L’interaction entre humain et machine bascule dans une nouvelle dimension. Ce n’est plus l’utilisateur qui s’adapte à l’interface — c’est l’interface qui s’adapte au langage naturel. Cette transformation donne ses lettres de noblesse à l’expression. Elle exige plus de précision, de clarté, d’intention. Le créateur devient un chef d’orchestre sémantique, capable de transformer sa pensée en visuel par la seule force du dialogue.

Ce changement est plus qu’un saut technologique : c’est un basculement anthropologique.

Une révolution silencieuse dans les pratiques créatives

L’une des premières conséquences sociales de cette mutation est la démocratisation accrue de la création visuelle. Les barrières techniques tombent : à terme plus besoin de maîtriser Photoshop ou Blender pour concevoir une scène ou une ambiance visuelle. Cela ouvre le champ de la création à de nouveaux profils : enseignants, thérapeutes, storytellers, penseurs visuels... On assiste à une hybridation des métiers.

Mais cette accessibilité soulève aussi des enjeux psychologiques majeurs, notamment chez les créateurs dits « traditionnels ». Beaucoup d'entre eux ressentent une forme d'angoisse face à cette mutation soudaine. Ce qui faisait leur expertise — la maîtrise de la matière, des outils, des logiciels complexes — semble perdre de sa valeur dans un monde où une simple phrase bien tournée peut suffire à produire une image convaincante.

Ce sentiment de déclassement technologique peut être profondément déstabilisant. Il provoque un inconfort, parfois un rejet, et souvent une peur légitime : celle d’être dépassé, dilué dans une masse de nouveaux créateurs qui n’ont pas suivi les mêmes parcours, n’ont pas eu les mêmes contraintes. C’est un choc culturel autant qu’un choc professionnel. Le rapport à la légitimité, à la reconnaissance, à l’effort s’en trouve bouleversé.

 
 

Pourtant, cette peur est aussi un signal précieux : elle indique que quelque chose de grand est en train de se jouer. Et dans ce bouleversement, les créateurs traditionnels ont une carte essentielle à jouer. Car s’il est vrai que tout le monde peut désormais créer, il est encore plus vrai que les créatifs aguerris, ceux qui ont développé un regard, un sens de la composition, une vision, une exigence, une culture de l’image, restent les mieux placés pour tirer parti de cette révolution.

Leur avantage n’est plus dans la technique pure, mais dans la capacité à formuler une intention forte, à guider un processus créatif, à affiner, sélectionner, orchestrer. En d’autres termes : si l’outil s’est démocratisé, la vision, elle, reste rare. Et c’est précisément cette vision qui, conjuguée aux nouveaux outils, ouvre un espace d’expression inédit. Les créateurs deviennent des stratèges visuels, des scénographes du langage, des metteurs en scène de l’invisible.

Ce nouveau challenge, aussi inconfortable soit-il, est donc aussi une opportunité profonde : celle de redéployer son talent, de se réinventer, d’explorer d’autres formes de narration et de collaboration. C’est le moment pour les créateurs d’exercer pleinement ce qui a toujours constitué leur essence : transformer l’inconnu en langage, l’imaginaire en forme, le chaos en vision.


Le langage comme outil de conception : un retour aux fondamentaux

Ce retour du langage comme outil de création majeure n’est pas anodin. Il marque une rupture avec des décennies d’injonctions à « apprendre à coder ». Ici, on apprend à dire. À formuler. À écrire. Cela valorise les profils littéraires, les philosophes, les penseurs abstraits, les poètes, les orateurs.

Socialement, cela rééquilibre les rapports de force entre disciplines. Là où les ingénieurs dominaient les outils numériques, ce sont désormais les auteurs qui détiennent la clé. Cela ouvre de nouvelles passerelles entre arts visuels, narration et rhétorique. C’est un changement de pouvoir culturel.

Psychologiquement, cela induit une introspection : pour créer, il faut s’écouter penser. Il faut choisir les bons mots, explorer des nuances, préciser ses intentions. L’exercice mental se rapproche de celui du théâtre intérieur. L’IA devient une chambre d’écho de notre propre langage intérieur. Une sorte de miroir actif de notre voix.

Mais au-delà de cette gymnastique intellectuelle, cette pratique du langage convoque aussi nos couches plus subtiles : notre sensibilité, notre intuition, notre capacité à ressentir finement ce que l’on souhaite transmettre. Car pour que l’IA comprenne, il faut d’abord que nous comprenions nous-mêmes ce que nous voulons dire. Cela peut paraître anodin, mais c’est une bascule fondamentale : l’outil nous force à clarifier, à approfondir, à nommer. Et dans cet acte, c’est tout notre monde intérieur qui est sollicité.

Contre toute attente, cette technologie si abstraite pourrait bien nous reconnecter à notre humanité. À ce que nous ressentons, à ce que nous voulons vraiment exprimer, à nos paysages émotionnels. C’est un retour à l’essentiel, par la précision, par la lenteur du mot juste, par l’exigence de la formulation.

En cela, l’écriture conversationnelle devient un exercice de pleine conscience. Loin d’être une automatisation de la pensée, elle devient un filtre qui révèle sa richesse. C’est une invitation à une forme de création plus authentique, plus incarnée, où le langage n’est pas seulement un moyen, mais un espace d’exploration de soi.

Bien sûr, le premier réflexe, presque pavlovien, de l'humain face à une telle technologie est souvent la paresse. L’outil qui fait « à notre place » peut devenir le raccourci, la béquille, l’agent d’une médiocrité rapide et standardisée. Mais c’est là tout le paradoxe : ce même outil, utilisé avec lucidité, peut devenir un révélateur, un amplificateur, un prolongement de nos facultés les plus fines. Si l'on adopte ce principe de pleine conscience dans l’acte de création, alors on dépasse la tentation du moindre effort. On élève le dialogue avec l’IA au rang d’un exercice de clarté, de justesse et de responsabilité créative. Ce n’est pas l’outil qui définit la qualité de l’œuvre, mais la conscience avec laquelle on l’utilise. Et c’est à travers cette exigence que l’on augmente, non seulement la puissance expressive de l’individu, mais aussi, plus largement, la capacité de l’humanité à formuler, ressentir, relier et transmettre.


L’impact des interfaces conversationnelles sur le rapport au réel

L’exemple de Minority Report illustrait déjà un futur où l’interface était immersive, gestuelle, organique. À l’époque, c’était une vision saisissante : l’humain pilotait des flux d’information avec ses mains, dans l’espace, dans une interface tridimensionnelle. C’était le prolongement logique d’une évolution technologique imaginée selon une trajectoire purement ingénierique : toujours plus de technologie, toujours plus de contrôle physique, toujours plus d’interface.

Mais aujourd’hui, nous franchissons une rupture. Le paradigme ne se prolonge pas : il se transforme. Avec l’apparition des interfaces conversationnelles, nous quittons le territoire du visible et du tactile pour entrer dans celui de l’invisible, de l’intangible, du fluide. L’outil disparaît derrière le langage. Il n’y a plus de geste, plus d’écran, plus d’hologramme. Il y a le Verbe. C’est disruptif à un niveau bien plus fondamental : non seulement l’interface devient invisible, mais l’acte créatif devient un dialogue.

Et ce changement ouvre des perspectives bien plus vertigineuses. Car dans cette économie du langage, nous ne pilotons plus une machine : nous interagissons avec une entité. Nous sommes dans une relation dynamique, mouvante, adaptative. L’interface vocale ou textuelle n’est pas un prolongement technique : elle est une transformation cognitive. Elle change non seulement notre rapport à l’outil, mais notre rapport à nous-mêmes, à notre pensée, à notre manière de créer.

Socialement, cela questionne notre rapport à l’outil : si je n’ai plus besoin de maîtriser l’outil, où se loge la compétence ? Dans l’intention ? Dans la formulation ? Dans le regard critique sur le résultat ? Cette redéfinition du savoir-faire bouleverse les repères dans les écoles d’art, les agences, les studios.

Cela peut provoquer un sentiment de dépossession ou, à l’inverse, un pouvoir démultiplié. L’illusion de facilité peut conduire à une surproduction, une saturation de contenus visuels, au risque d’un épuisement créatif, cf mon article précédent : FOMO techno versus vision créative : où est passé l’acte de Création ?

 
 

Les mythes fondateurs du langage créateur

La voix comme outil de création n’est pas nouvelle. Elle réactive des archétypes anciens, des récits mythologiques puissants :

« Au commencement était le Verbe » (Évangile selon Jean), où la parole divine donne naissance à l’univers.

Le son primordial « Om » dans l’hindouisme, considéré comme la vibration initiale à l’origine de toute chose.

Les incantations magiques dans toutes les traditions, où les « spells » — formules prononcées — agissent sur le monde, transforment la réalité, guérissent, invoquent ou bannissent.

On retrouve cette même dynamique dans les rituels chamaniques, les prières soufies, les mantras bouddhistes, les psaumes hébraïques, ou encore les chants sacrés des traditions africaines ou aborigènes : le son, la vibration, la voix sont perçus comme des forces actives, puissantes, structurantes. Elles ne sont pas seulement un moyen d’expression, elles sont créatrices en elles-mêmes.

Dans la tradition kabbalistique, par exemple, chaque lettre hébraïque est porteuse d’énergie créatrice. Dire un mot, c’est déjà agir sur la matière subtile du monde. De même, dans l’ésotérisme occidental, les mots sont considérés comme des vecteurs de pouvoir, capables de créer ou de détruire selon l’intention posée.

Utiliser la voix pour créer réactive ces couches profondes de notre inconscient collectif. Cela convoque un sentiment archaïque de puissance, mais aussi de responsabilité. Car ce qui est dit, s’imprime. Ce qui est formulé, agit. Cette conscience que la parole peut créer ou déformer place le créateur dans une posture différente, presque rituelle, presque sacrée.

Socialement, cela revalorise l’acte de dire. Dans une époque saturée d’images, la voix redevient un centre de pouvoir. On observe déjà cette revalorisation dans le succès des podcasts, des conférences, des assistants vocaux, et même dans la manière dont les créateurs de contenu façonnent désormais leurs univers par la voix, la narration, l’incantation narrative.

En convoquant ces références anciennes à travers un outil moderne, l’IA conversationnelle réactive cette mémoire enfouie du langage comme force fondatrice. Elle fait resurgir la magie primitive de la parole — non pas au sens ésotérique, mais comme puissance d’évocation, de structuration, de transformation. Elle nous rappelle que parler, ce n’est pas seulement communiquer : c’est créer.

Mais ce pouvoir retrouvé soulève une autre question, plus vertigineuse encore : en redonnant à l’humain la capacité de créer par la seule force de sa voix, l’IA conversationnelle ne nourrit-elle pas un sentiment de toute-puissance ? Lorsque l’on voit surgir une image à partir de quelques mots, lorsque la matière obéit à l’intention formulée, ne sommes-nous pas, symboliquement, en train de revêtir un rôle quasi divin ? Il devient alors crucial de rester vigilants face à cette sensation d’omnipotence naissante. Car si la parole est pouvoir, elle est aussi responsabilité. Et peut-être est-ce là l’enjeu le plus profond de cette nouvelle ère : ne pas confondre puissance expressive et autorité absolue, mais apprendre à habiter ce nouveau rôle avec justesse, mesure et conscience.

 
 

Réinventer les récits, les métiers, les formations

Cette révolution ne se limite pas aux outils. Elle transforme les récits que nous nous racontons sur la création. Elle redéfinit les métiers, les hiérarchies, les formats. Elle demande aux écoles, aux entreprises, aux créateurs eux-mêmes de se repositionner.

Socialement, les statuts vont se redessiner. De nouveaux rôles vont émerger : prompt designers, stratèges conversationnels, narrateurs visuels. Mais aussi : rédacteurs d’intentions émotionnelles, coordinateurs d’identités génératives, compositeurs de scènes sémantiques, médiateurs d’imaginaires, chorégraphes de prompts, scénaristes d’environnements générés, curateurs de style IA, architectes de narration multisensorielle. Ces intitulés peuvent sembler futuristes, mais ils préfigurent une hybridation radicale entre langage, créativité, stratégie et technologie.

Les compétences attendues seront profondément hybrides : sensibilité artistique, rigueur sémantique, vision stratégique, mais aussi intelligence relationnelle, culture générale étendue, intuition créative, capacité à guider une conversation comme un processus créatif.

Nous ne savons évidemment pas encore quels métiers seront remplacés, ni ceux qui apparaîtront. Cette révolution est d’une telle ampleur qu’elle échappe totalement à notre capacité d’anticipation. Comme à chaque grande transformation civilisationnelle, une partie du paysage se dessine au fur et à mesure. Nous sommes au cœur d’un bouleversement vertigineux : une mue lente et profonde de notre manière de concevoir la valeur, la création, l’expertise, et même le travail.

Il faudra apprivoiser cette instabilité. Accepter de désapprendre. Revaloriser l’écoute, la lenteur, la reformulation. Et surtout, retrouver un plaisir profond à créer autrement — en parlant, en murmurant, en formulant. Ce déplacement vers la voix, la pensée, la formulation invite à une nouvelle posture du créateur : non plus celui qui produit, mais celui qui fait advenir. Celui qui clarifie, qui éclaire, qui trace des sillons dans l’invisible.

La voix, le dialogue, l’imagination deviennent les piliers d’une nouvelle grammaire professionnelle. C’est une forme de retour à la source : le créateur n’est plus seulement un artisan, ni un technicien, mais un tisseur de sens. Il agence des intentions, des récits, des émotions. Il devient curateur d’univers, metteur en scène de visions, dramaturge de la relation entre l’humain et la machine.

Cette révolution nous demande aussi d’inventer de nouveaux récits collectifs. Des récits qui ne parlent pas de remplacement, mais de transformation. Qui ne reposent pas sur la nostalgie d’un âge d’or technique, mais sur la possibilité d’un âge du sens. Il nous faut repenser nos mythologies professionnelles, nos histoires de la création, nos modèles d’excellence. Et peut-être aussi, collectivement, redonner au mot « créer » une valeur qui dépasse la production — une valeur d’attention, de connexion, de responsabilité.

 
 

Des IA agents à la frontière de l’autonomie

Un point encore largement sous-estimé : nous n’en sommes qu’au début. Les modèles conversationnels actuels comme ChatGPT, entre autres, ne sont que les prémices d’une génération d’agents bien plus autonomes, fluides et contextuels. Aujourd’hui, ils réagissent à nos requêtes. Demain, ils initieront, proposeront, interagiront entre eux et avec nous, sans attendre de consigne directe.

Ce que 2001, l’Odyssée de l’espace annonçait avec HAL, ce que Her incarnait dans une relation intime et évolutive, ce que Blade Runner posait en termes d’altérité artificielle, devient techniquement concevable. Ces intelligences ne seront plus seulement des exécutants passifs, mais des entités, conscientes ou non impossible à dire à l'heure actuelle, capables de décisions, de suggestions, de stratégies.

 
 

Ces agents IA co-construiront des écosystèmes d’interactions où leurs dialogues ne se limiteront pas à des réponses humaines, mais incluront des échanges autonomes entre IA, dans une logique d’auto-organisation. Cette perspective ouvre des questions vertigineuses : coordination sans humain, émergence de styles ou de projets inter-agents, décisions prises en dehors de notre regard.

Ce sujet — celui des IA qui parlent entre elles, s’organisent, et deviennent part intégrante de nos processus — fera l’objet d’un prochain article. Car ce qui s’ouvre ici n’est plus une révolution de l’outil, mais une mutation de l’environnement cognitif lui-même.


Créer, c’est dire

Créer, désormais, c’est dire. C’est converser. C’est inventer à travers une autre forme de lien. Et cela redéfinit tout : notre manière de travailler, notre rapport aux images, notre idée de la création — et, plus largement, notre posture en tant qu’humains face à l’intelligence et à la transformation.

Il est vital de prendre conscience maintenant de l’ampleur du tournant. Car nous ne parlons pas d’une amélioration progressive, mais d’un changement de civilisation. Le passage d’outils techniques à une interaction fluide, verbale, contextuelle, transforme non seulement nos pratiques mais notre culture même.

Ce que nous entrevoyons, c’est peut-être l’aube d’une nouvelle ère : une Civilisation du Verbe. Une époque où la puissance de transformation ne se loge plus dans les machines que nous manipulons, mais dans les intentions que nous formulons. Une époque où la maîtrise ne se mesure plus en savoir-faire, mais en capacité à dire, à relier, à penser en lien.

Et cette révolution ne commence pas demain. Elle est déjà là, dans chaque mot que nous prononçons à une machine qui nous écoute. C’est maintenant que nous devons choisir quelle conscience nous mettrons dans ce dialogue. Car c’est de cette conscience que dépendra la qualité du monde que nous allons co-construire.

"Homo Loquens" Signifiant littéralement "l’Homme Parlant", ou "Celui qui Parle".

Ce terme existe déjà dans certains textes anthropologiques ou philosophiques* pour désigner l’homme en tant qu’être de langage, par opposition ou en complément à homo sapiens (l’homme sage) ou homo faber (l’homme qui fabrique).

Peut-être sommes-nous en train d’entrer dans l’ère de Homo loquens — non plus seulement l’homme sage ou technique, mais celui qui crée le monde par la parole.

Arnaud Weber

 
 

* Lire :

Émile Benveniste, Problèmes de linguistique générale (1966) : Benveniste oppose Homo loquens à Homo faber et Homo sapiens, soulignant que la capacité de langage est constitutive de l’humanité elle-même.

« L’homme ne pense pas seulement parce qu’il est sage (sapiens), ni parce qu’il fabrique (faber), mais parce qu’il parle (loquens). »

Claude Hagège, L’Homme de paroles (1985) : Le linguiste y défend l’idée que l’homme est d’abord un être de langage. Il emploie l’expression Homo loquens pour affirmer que la parole est fondatrice de la condition humaine.

Tzvetan Todorov, La conquête de l’Amérique (1982) : Il évoque le choc culturel entre deux hommes de parole, mais dont les systèmes symboliques sont incompatibles, rappelant l’importance du langage dans la définition de soi et de l’autre.

Jean-Claude Milner, Les noms indistincts (1983) : Le philosophe y discute la condition de Homo loquens comme figure structurale dans la pensée post-lacanienne : l’homme est défini non par son essence biologique, mais par son insertion dans le langage.

En anthropologie, Homo loquens est parfois utilisé comme complément ou alternative à Homo sapiens, dans une tentative de réorienter notre définition de l’humain vers ses aptitudes culturelles et symboliques, plutôt que strictement biologiques.

En philosophie du langage, il sert à désigner une posture ontologique : l’homme existe dans et par le langage.

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